Retour de lecture : « Le masque du fou »

« Le masque du fou » de Molly Katz

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Bonjour tout le monde, le livre dont je vais vous parler aujourd’hui est ce que je pourrais appeler une découverte due au hasard des boîtes à livres. Et pour cause, je ne connaissais ni l’auteure ni ce titre.

Mais le thème, pour un roman datant de 1996, était particulièrement avant-gardiste en faisant la description d’un homme manipulateur, pédophile, violent, violeur, et à l’abri de toute accusation en étant aussi un animateur télé adulé.

Si cette description vous évoque quelque chose ou quelqu’un, c’est du pur hasard. Mais effectivement, certaines affaires actuelles ne sont pas sans rappeler quelques passages de ce livre.

Pour faire court, Harry Kravitz viole son épouse, Caron, et se sert de sa notoriété publique pour dévier les soupçons.

Ce thriller aborde les sujets des violences familiales, du viol au sein d’un couple, de violences sur enfants, d’attouchements pédophiles, et de l’impunité possible envers les personnes dont la reconnaissance des spectateurs ne cadre pas avec sa vie privée.

C’est un cri avant-coureur annonçant la vague « Mee Too » quelques années plus tard, et c’est ce qui fait de ce roman une lecture très actuelle.

Autant dire que j’ai beaucoup aimé la description, et le décryptage de cette descente aux enfers subie par Caron, et orchestrée par son mari et son entourage, pas toujours au courant de la manipulation qu’ils subissent eux-mêmes.

Le seul tout petit bémol que je mettrais, c’est peut-être l’exagération de certains faits. Mais globalement, j’ai adoré cette lecture qui ne m’a pas laissé beaucoup de temps de sommeil.

Le livre est étonnamment écrit, la première partie débute par une longue description de ce que vit Caron après son agression. Quelques flash-back permettent de connaître son enfance et sa rencontre avec son mari. Puis un retour en arrière nous fait découvrir les raisons de la colère d’Harry et de l’agression sexuelle qu’elle subit. Sans tomber dans le sordide, le viol est décrit dans ses moindres détails et fait couler des sueurs froides au lecteur. Puis une dernière partie décrit la poursuite engagée par son mari, des sous-chapitres courts permettent de passer d’un personnage à l’autre. Encore une nouveauté en ayant l’impression de l’utilisation du multiscreen adopté dans « 24 heures chrono » (sorti 5 ans plus tard), et adaptée à la lecture.

Vraiment, je vous recommande la lecture de ce livre.